Depuis le théâtre des opérations François Michaud
"L'oeuvre de Jérôme Borel qui représente un avion disparaissant (La Honte 2005) me fera toujours penser à ces dessins d'enfants que j'ai vus accrochés, il y a quelques années, sur les murs de l'institut psychanalytique de Saint-Pétersbourg. Les dessins sont restés dans le service de psychiatrie où ces enfants étaient soignés durant le siège de Leningrad. Victor Mazin, qui nous les montrait, insistait sur le fait que les avions y sont vus de face et que les yeux des pilotes ont été figurés avec précision à l'intérieur de l'habitacle. Ce sont des têtes, fonçant droit sur celui qui les dessine, qui rendent les avions effrayants. A ma grande surprise, je retrouvais dans le tableau de Jérôme Borel le même regard, cadré par un masque et, certes, détaché de l'avion qui s'éloigne, mais guettant vers l'extérieur avec la même inquiétante fixité."
Extrait de Jérôme Borel ROMAN, isthme éditions 2007