Le report.
C’est lors d’un séjour d’études et de recherches sur les pasteurs nomades et leur sédentarisation que le procédé du report germe dans l’esprit de Jérôme Borel.
Avant cela, l’artiste pratique déjà la taille douce mais la lente et laborieuse mise en oeuvre de la plaque de cuivre l’encombre et la technique en elle-même est une entrave à sa spontanéité.
Il cherche et trouve une alternative.
Dans son atelier il utilise déjà du papier qu’il enduit préalablement de cire pour ses dessins aux pastels gras.
Mais c’est au retour de son séjour à Djibouti et en Erythrée (1989/90), en cherchant à restituer l’expérience traumatisante des pasteurs nomades, qu’il invente le procédé et la pratique dit du report.
Avec de la cire d’abeille et du noir d’ivoire il obtient de l’encaustique dont il enduit des feuilles qui lui serviront de matrice. En les appliquant sur différentes feuilles blanches, en les déplaçant et en le reportant au gré de son intuition il obtient ce qu’il nomme des « reports ».
Les reproductions suivantes sont un extrait des possibilités qu’offre ce procédé original d’estampes. Le maillage entre dessins en positif et empreintes en négatif sont des signes de l’épaisseur du temps, de la mémoire et de l’effacement.
C’est donc la conjonction de ces trois expériences (les pasteurs nomades/sédentarisation, gravure traditionnelle et usage de la cire) qui a conduit Jérôme Borel à produire depuis et d’une façon régulière, des reports, ces estampes originales, parfois complémentaires à ses tableaux mais le plus souvent autonomes.